L’exercice structuré du Protecteur Compétent provient de la communauté de la Thérapie des schémas, en particulier d’Arntz et de ses collègues. Depuis, cet exercice a été largement adopté dans les thérapies centrées sur le traumatisme. Voici une version que des collègues rapportent avoir utilisé avec succès chez leurs patients souffrant de trauma complexe de l’attachement.
Contexte : le patient est en détresse suite à la cruauté infligée par sa figure d’attachement, mais qu’il n’arrive pas à se libérer de son lien avec lui/elle (et des schémas associés).
Étape 1 : Demandez au patient d’imaginer un scénario qu’il vous a raconté, où sa figure d’attachement le maltraite (à condition que cela ne soit pas traumatisant pour lui).
Étape 2 : Faites-lui vivre la même expérience, à la différence que son oncle, sa tante (ou toute autre personne qu’il a choisie comme protecteur, réel ou imaginaire) prend le parent à part et commence à lui demander ce qui se passe pour qu’il traite un enfant de cette façon, et l’exhorte à arrêter. Il peut même commencer à crier sur le parent pour lui faire comprendre qu’il fait du mal à son enfant et que ce n’est pas bien. Il ne recule pas, quoi qu’il arrive.
À ce stade, le client peut déjà ressentir des émotions nouvelles, car si quelqu’un d’autre prend sa défense (même imaginaire), cela lui permet d’être validé par une personne de confiance qui n’est pas son parent. Il peut être important de s’arrêter là et de simplement accepter ce qui se présente. Des changements spontanés peuvent se produire.
Étape 3 : Son oncle ou sa tante bienveillants lui rendent visite à plusieurs reprises et la même chose se produit à chaque fois : ils prennent le parent à part et parfois, il y a des disputes. Le protecteur bienveillant ne dit jamais rien de méchant ou de cruel envers le parent ; il crie simplement pour que le parent sorte de son égocentrisme et de son mépris pour l’enfant (c’est-à-dire le patient). Le protecteur compétent n’est jamais dépassé par le pouvoir du parent et doit souvent crier si fort qu’il le dépasse.
À un moment donné, le protecteur compétent prend le client à part et lui dit : « Écoute, je sais que c’est un sujet très sensible, et c’est à toi de décider. Si jamais tu décides que tu ne veux plus être traité comme ça, tu peux venir vivre avec moi. Je peux arranger ça si tu veux, mais c’est ton choix.» Puis…
Étape 4 : Demander au client : que faire ? Alternativement et/ou en guise de suivi : Qu’est-ce qui te met à l’aise pour accepter l’offre de ton oncle / ta tante ? Qu’est-ce qui te met mal à l’aise pour accepter ?
Étape 5 : Lorsque le client est en mesure de clarifier ce qui le met mal à l’aise lorsqu’il dit oui à son protecteur compétent et un « non » ou un « au revoir » définitif aux parents qui le maltraitent, cela crée une voie claire vers la découverte du schéma qui l’accroche à un lien négatif avec les parents (et qui s’est probablement généralisé à d’autres).
Source : Michael Lyndon, fil de discussion du CPI (Coherence Psychology Institute, www.coherencetherapy.org)
Pour joindre le fil de discussion : http://lists.coherencetherapy.org/listinfo.cgi/coherence-therapy-coherencetherapy.org
