Formation Le Soi et le changement de perspective 

Comprendre et appliquer ces notions de l’ACT dans sa pratique clinique

Problématique

Dans les formations à l’ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement), un usage courant consiste à présenter ce modèle thérapeutique (ciblé sur l’augmentation de la flexibilité psychologique) en faisant le tour des 6 axes de l’Hexaflex.

Cet abord possède le mérite d’embrasser l’ensemble des processus qui composent les trois grandes directions thérapeutiques du modèle : développer l’ouverture (avec l’acceptation et la défusion), favoriser la conscience (via le soi et le contact avec l’instant présent) et renouer avec l’action (par les valeurs et l’engagement).

Mais très souvent, l’attention accordée à l’axe dédié au Soi se cantonne à une présentation conceptuelle des notions qui s’y rapportent.

Celles-ci suscitent un vif intérêt chez les thérapeutes, sans malheureusement leur permettre, ensuite, de les utiliser concrètement dans leur pratique clinique. Se trouvant en difficulté avec elles, les thérapeutes finissent par renoncer à s’appuyer sur elles en séance.

Or les différentes approches du soi (soi conceptualisé, soi observateur, soi comme perspective, soi comme contexte) ainsi que les concepts issus de la Théorie des Cadres Relationnels (TCR) que sont les cadres déictiques (je / ici / maintenant) fonctionnent pourtant comme des opérateurs cliniques puissants pour favoriser le changement de perspective des patient.e.s.

Ils s’avèrent ainsi des alliés précieux des thérapeutes (qu’ils se réclament ou non de l’ACT) qui ambitionnent de pratiquer une thérapie constituant un véritable vecteur de changement(s).

Besoin

Les notions de Soi et de changement de perspective (cadres déictiques) méritent d’être abordées sous un angle clinique ; c’est-à-dire, d’une manière qui rende compte de leur utilité pour la pratique thérapeutique.

Leur usage est en effet précieux, à double titre.

D’une part, ces concepts sont véritablement aidants pour comprendre les processus qui enferment les patient.e.s dans des rigidités comportementales délétères au regard de leurs aspirations de vie.

Ils se posent ainsi en alternatives aux catégories diagnostiques traditionnelles, qui ne permettent pas d’embrasser la complexité des situations cliniques qui se présentent en séance. 

D’autre part, ces notions sont également précieuses pour aider les patient·es à opérer les changements qu’iels sont venu·es chercher en thérapie.

En effet, l’acquisition d’une plus grande flexibilité appliquée à leur perception de « qui iels sont » (comment iels se définissent et s’envisagent), et la conscience de perspectives alternatives à celle du je / ici / maintenant, favorisent l’ouverture de leur répertoire comportemental.

Travailler sur le Soi en séance, c’est se donner l’opportunité de créer de la nouveauté.

Nouveauté pour les psys, qui gagnent en créativité : le prisme du Soi leur permet de renouveler leur compréhension et leur abord des souffrances de personnes qu’iels suivent parfois depuis longtemps.

Nouveauté pour les patient·es, aussi : intégrer des manières inédites de s’envisager leur permet d’implémenter des changements significatifs, dans leurs comportements et dans leur vie.

Bibliographie sommaire

Cette formation s’appuie sur ce manuel (initialement paru en anglais chez Guilford Press en 2016), et plus particulièrement, sur son chapitre 6 : « Construire une identité flexible » (dont Sophie Cheval a effectué la traduction, en vue de l’édition chez Dunod en 2019) :

Maîtriser la conversation clinique – Le langage en thérapie – Livre et ebook Psychothérapies de Matthieu Villatte – Dunod

Les principes du comportementalisme de la troisième vague (contextualisme fonctionnel, approche processuelle) guident cette formation.

On en trouvera ici une brève présentation :

(PDF) Optimiser les interventions comportementales et cognitives avec les innovations de la troisi è me vague [Optimizing behavioral and cognitive interventions with third wave innovations] (researchgate.net)