Formation adaptée au cadre de la visioconférence
Problématique
Lorsqu’iels ne sont pas personnellement concerné.e.s, nombre de thérapeutes ne se sentent pas pleinement à l’aise pour accompagner les patient.e.s LGBTQIA+.
Syndrome de l’imposteur.e, peur de commettre des impairs, crainte de blesser, comptent parmi les difficultés vécues ou redoutées par les psys…A moins que, pour éviter ces ressentis pénibles, ces thérapeutes ne choisissent de rester aveugles aux dimensions queer des vies de ces patient.e.s, en prétendant (sans forcément vérifier si ce ressenti est partagé par les intéressé.e.s !) que « cela ne change rien ».
Dans le pire des cas, ce sont les attitudes et les propos parfois violents des psys qui amènent de plus en plus de personnes LGBTQIA+ à se tourner vers des thérapeutes s’affichant explicitement comme membres de la communauté.
Et cela est complètement légitime ; on ne peut que le comprendre.
Mais être soi-même un.e thérapeute queer (homosexuel.le, bi, non-binaire, trans…) n’exonère pas de devoir également interroger sa pratique clinique avec les concerné.e.s.
Dans ce contexte-ci, le premier piège est celui des fausses évidences, qui consistent à tenir pour acquise l’existence de représentations et références communes, voire, de buts partagés…En invisibilisant ainsi la diversité des vécus LGBTQIA+, les thérapeutes queer sont finalement à risque du même écueil que leurs collègues non concerné.e.s.
Dans l’immense diversité des vies queer, chaque patient.e LGBTQIA+ incarne une expérience radicalement singulière : dès lors, chaque thérapeute (queer ou non) est amené.e à se positionner avec chacun.e comme allié.e d’un vécu qui (à des degrés divers) diffère forcément du sien.
En ce sens, la clinique queer confronte directement les thérapeutes avec cette dialectique inhérente à leur pratique : celle de l’altérité et du même ; l’interaction avec chaque patient.e incarnant toujours un mélange unique de ces deux ingrédients.
Besoin
L’approche catégorielle de la santé mentale tend à pathologiser les vécus des patient.e.s psy, et en particulier, les vécus queer. Si l’homosexualité ne fait plus partie du DSM depuis 1973, la dernière version de ce manuel (DSM-V-TR, 2023) répertorie toujours la dysphorie de genre parmi les troubles mentaux.
En segmentant ainsi le normal et le pathologique de chaque côté d’une frontière (dont les psys seraient supposément les gardien.ne.s), cette approche ne crée pas un contexte propice à une clinique qui soit authentiquement alliée.
Cette journée de formation propose de renverser doublement la perspective.
D’une part, en délaissant le cadre catégoriel au profit de l’approche processuelle, contextuelle et fonctionnelle de la troisième vague des TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives).
Et, d’autre part, en se focalisant non plus sur les patient.e.s LGBTQIA+, mais sur les difficultés des thérapeutes (queer ou non) à les accompagner.
Ce que cette formation ne propose pas :
- Un déroulé de prise en charge protocolisée, ni une « boîte à outils », ni une série de do’s and don’ts (actions impératives ou à proscrire), concernant la clinique queer
- Une évocation des spécificités de la pratique avec les enfants et adolescent.e.s queer (cette journée concerne la clinique des adultes).
L’objectif général de cette formation est ciblé sur la/le thérapeute que nous souhaitons être : comment agir en séance comme la/le meilleur.e allié.e possible, lorsque la clinique LGBTQIA+ déstabilise nos représentations implicites de l’identité de genre et/ou de la sexualité ?
Il est ici question d’accueillir, d’intégrer et de dépasser ce qui nous limite, nous perturbe, voire, parfois, nous empêche.
Profil des stagiaires
Psychologues, psychiatres, coachs, professionnel.le.s de santé et de la relation d’aide.
Prérequis
Il n’est pas nécessaire d’être familiarisé.e avec la troisième vague des TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives), ni d’en maîtriser les concepts, pour participer à cette journée.
En revanche, il est indispensable de se sentir prêt.e à réfléchir depuis ce cadre théorique, et à expérimenter les mises en pratique proposées.
Que l’on soit ou non concerné.e personnellement, l’ouverture d’esprit s’impose aussi (cela va de soi), concernant la diversité des contextes queer.
Objectifs
- Revisiter les éléments-clé de la matrice théorique de la 3ème vague des TCC
- Découvrir l’approche processuelle, contextuelle et fonctionnelle de la clinique LGBTQIA+
- Explorer avec une curiosité sincère, non-jugeante et bienveillante
- Mettre en situation cette/ce thérapeute allié.e que nous désirons être ou devenir.
Contenu
Présentation théorique :
- Rappel des éléments-clé de la matrice théorique de la 3ème vague des TCC
- Approche processuelle, contextuelle et fonctionnelle de la clinique LGBTQIA+
- Illustrations : données (issues des sciences sociales, des arts, de la pop culture…) et exemples cliniques.
Mises en pratique :
- Accueillir, intégrer et dépasser nos difficultés de thérapeutes dans la clinique LGBTQIA+ :
Exercices individuels guidés, ciblés sur l’expérience personnelle. - S’exercer et s’entraîner en tant qu’allié.e :
Jeux de rôles en binôme (conversations cliniques guidées).
Processus travaillés :
- Changement(s) de perspective sur soi
- Approche processuelle de l’empathie
- Communication et dévoilement de soi processuels, fonctionnels, contextuels.
Nota Bene :
Conformément au cadre théorique de cette formation, les expérientiels sont guidés et débriefés de manière processuelle, afin que les discussions cliniques puissent avoir lieu sans dévoiler des contenus que l’on souhaite conserver pour soi.
Modalités d’organisation, horaires et durée
La formation est adaptée au cadre de la visioconférence (distanciel).
Logiciel utilisé : Zoom.
Horaires : 10h à 13h et 14h à 18h (7h, incluant 15 mn de pause par demi-journée).
Une attestation de participation sera remise aux participant.e.s : elle mentionnera le nombre d’heures de formation.
Stratégie pédagogique
Présentation didactique – Exemples cliniques – Exercices individuels et en binôme.
Modalités d’évaluation
Contrôle continu, questions, exercices à réaliser, mises en situation. Une attestation de participation sera remise aux participants. L’attestation mentionnera le nombre d’heures de participation.
Formatrice
Sophie Cheval est psychologue clinicienne et psychothérapeute comportementaliste de la troisième vague (contextualisme fonctionnel).
Elle exerce en libéral à Paris, ainsi qu’en visioconsultation : sa clinique accorde une place importante à l’accompagnement des adultes LGBTQIA+.
Elle pratique également la supervision et la formation auprès de différent.e.s professionnel.le.s de la psychothérapie, dans des contextes variés.
Aimant écrire, Sophie Cheval a notamment contribué à plusieurs ouvrages collectifs.
Depuis plusieurs années, elle s’attache à penser et à visibiliser les ponts théoriques et pratiques existant entre la psychothérapie et le féminisme inclusif.
www.sophiecheval-psy.fr
Bibliographie sommaire
Pour appréhender très rapidement la matrice conceptuelle (contextualisme fonctionnel) dans laquelle s’inscrit cette formation :
(PDF) Optimiser les interventions comportementales et cognitives avec les innovations de la troisi è me vague [Optimizing behavioral and cognitive interventions with third wave innovations] (researchgate.net)
Pour aller plus loin :
Sur l’application clinique de l’approche fonctionnelle et contextuelle du langage :
Maîtriser la conversation clinique – Le langage en thérapie – Livre et ebook Psychothérapies de Matthieu Villatte – Dunod
Untitled (dunod.com)
Sur la perspective processuelle :
L’approche transdiagnostique en psychopathologie – Alternative aux classifications nosographiques et perspectives thérapeutiques – Livre et ebook Psychothérapies de Jean-Louis Monestès – Dunod
Feuilletage.pdf (dunod.com)
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